L’OMCB définit le standard du cheval barbe comme un cheval eu métrique, médioligne, à la tete assez forte, chargée en ganaches aux naseaux effacés, au profil convexe, légèrement busqué, aux oreilles plutôt courtes, une encolure bien greffée, rouée, au garrot bien édifié, fortement marqué, au dos tendu et tranchant, au rein court, puissant et parfois voussé, à la croupe en pupitre, à la queue attaché bas, aux fesses coupées « court » et musclées, aux cuisses sèches, et plates, aux jarrets bas, larges, secs, parfois coudés et clos et enfin aux pied secs et petits. La taille du barbe est évaluée entre 147 et 157 cm en moyenne, la longueur scapulo-ischiale égale à la taille, ce qui en fait un cheval carré, et un tour de canon supérieur ou égal à 18 centimètres (Tamzali 1987). Enfin, la robe est grise, baie ou alezane, avec des crins abondants et épais. Anglo-arabe : spécialiste chez nous dans les compétitions de Saut d’Obstacle (CSO), au même titre que le demi sang (croisement du PS et du trotteur) ou l’AQPS (Autre Que Pur SANG). Au Maroc, l’anglo-arabe est utilisé dans les course plates.
Il est difficile d’évaluer le nombre exact de chevaux vivant dans nos vastes contrées. Le dernier recensement du ministère de l’agriculture quantifie le nombre de chevaux à 41560 chevaux (MA 2003), pour la plupart des arabe-barbes répartis notamment dans les Hauts Plateaux (tableaux I). Ce nombre est à notre avis fortement sous-estimé.
D’une part, le recensement s’est effectué au lendemain d’une longue période de sécheresse qui a vu les effectifs diminuer, ajoutez à cela la période d’insécurité qui a obligé les ruraux à vendre leurs animaux… A partir des année 2001-2002, la situation est en nette amélioration, et les effectifs sont appelés à augmenter considérablement, notamment avec les dernières mesures de relance de l’économie rurale.
C’est une des plus anciennes races pures connues, qui a longtemps été utilisée pour améliorer les autres races, à travers le monde. C’est un cheval depuis des siècles sélectionné dans les pays du Proch-Orient, sur des critères de souplesse, maniabilité, résistance, légèreté et surtout beauté. Aujourd’hui, cette race brille dans plusieurs disciplines (endurance, courses, concours modèles et allures…). L’histoire du pur-sang arabe en Algérie remonte probablement à l’invasion des arabes, au 7 ème siècle, même si les conquérants ont vite adopté la race locale, mieux adapté aux reliefs montagneux et arides des régions d’Afrique du nord. Ce sont les armées françaises qui ont institué des croisements entre le pur-sang arabe et le barbe, pour obtenir un modèle plus adapté à la guerre. La jumenterie de Tiaret a tété des 1877 un centre important pour produire des élites de reproducteurs(étalons et poulinière) pour le Maghreb et la Métropole française. A l’indépendance de l’Algérie et jusqu’ ‘aux années 1980, le pur-sang arabe était utilisé pour la production de l’Arabe-barbe, par le croisement avec la barbe local. Des importations d’étalons et poulinières de Suède, Angleterre et Pologne ont servi à diversifier les origines et les modèles de pur-sang arabe, et éviter quelque peu la consanguinité de l’élevage national. Ce n’est qu’à partir de l’année1983 que la situation de cette race a eu un tournant décisif avec l’instauration de courses de pur-sang arabe à l’hippodrome du Caroubier (Alger) puis d’Oran, alimentées au départ avec des chevaux arabes polyvalents, nés et élevés en Algérie, surtout par l’élevage de Tiaret qui injecté à lui seul plus de 700 coursiers dans les hippodromes. C’est à cette époque qu’ont commencé les premiers croisements de pur-sang arabe en vue d’obtenir des modèles coursiers. Ainsi, le haras national de Tiaret achetait les chevaux arabes de course renommés. La tendance actuelle ira vers un croisement de souches locales avec des étalons importés. Les lignées françaises sont pour l’heure les meilleurs au monde (Manganate, Tidjani, Ormane…).
2-Pur-sang anglais né et élevé en Algérie
Le pur-sang est né de la passion des Anglais pour les courses de chevaux. Des1535, Herni VIII édicte un décret interdisant la production de chevaux de moins de 150 cm. Trois étalon (deux pur-sang arabe et un barbe) sont à l’origine de tous les pur-sang anglais actuels DARLEY ARABIAN, GODOLPHIN BARB et BYERLEY TURK. Sélectionné uniquement sur son aptitude à la vitesse le pur-sang anglais n’a pas de véritable standard. Cependant c’est un cheval fin, rapide et nerveux. Sa physionomie est proche de l’arabe mais en plus long et plus fort. Trotteur : Race importée de France depuis plus de cinquante ans, issue du croisement PS & ancienne race Normande. C’est aujourd’hui une race à part entière avec un stud book semi-fermé.
Utilisé chez nous dans la discipline du trot attelé, à l’hippodrome de Zemmouri et prochainement à Oran. Cependant, des trotteurs peuvent être retrouvés dans les clubs hippiques ainsi que chez des propriétaires de chevaux de fantazia, qui apprécient le modèle, plus lourd que le barbe.
3-Barbe et arabe-barbe :
Le cheval barbe est originaire du Maghreb. C’est un cheval polyvalent, docile et endurant qui s’adapte facilement à différents climats aussi bien dans les pays du berceau de la race (Maroc, Algérie,Tunisie), que dans les pays ou il a été longtemps exporté, en Europe aussi bien qu’en Afrique subsaharienne. Cheval d’équitation traditionnelle par excellence(fantazia), il suscite actuellement l’intérêt dans les clubs d’équitation ainsi que dans les courses d’endurance à l’échelle internationale, à l’exemple de la jument Haouza Larzac, championne d’Europe en 2003. L’existence du cheval au Maghreb remonte à des temps immémoriaux, puisque l’on retrouve des restes d’Equuscaballus dans le littoral algérien datant de 40 000 ans avant notre ère ainsi que de s représentations rupestres datant de plus de 10 000 ans. Ces chevaux seraient les ancêtres du cheval barbe actuel. Plus proche de nous, les peuples numides ont élevé un cheval rustique qui a connu un légendaire succès de par ses qualités guerrières face aux invasions romaines, vandales puis arabes. Lors de la conquête de l’Andalousie, c’est ce cheval qui rejoint l’Europe, ou il a fini par se croiser avec les races locales, donnant le type andalou (Espagne), camarguais (France), mezzogiono(Italie), Lipizzan (Serbie). Cette époque au commerce florissant a permis son exportation vers d’autres contrées, que ce soit en Europe (Angleterre,Pologne,Italie…), en Amérique, qu’au sud du Sahara (Mali, Sénégal, Madagascar, Afrique du sud…). A cette époque, le modèle du barbe n’était pas figé ou standardisé dans un modèle précis. Les tribus autochtones semblaient choisir leurs reproducteurs selon leur utilisation guerrière ou leur morphologie. Ce n’est qu’en 1886 qu’a été institué le premier stud book algérien de la race barbe paer les militaires français désireux d’améliorer les chevaux autochtons. Les stud book tunisien et marocain ont suivi en 1896 et 1914. Le stud book français ne fut réouvert qu’en 1987. Actuellement, il y a une volonté internationale de réhabiliter le cheval barbe. C’est ainsi qu’a été crée à Alger l’Organisation Mondiale du cheval barbe (OMCB). Cette organisation comprend aujourd’hui 8 pays que sont, outre les 3 pays du berceau, la France, la Belgique, l’Allemagne, la Suisse et le Luxembourg. Il est difficile d’évaluer le nombre exact de chevaux barbes vivant dans nos vastes contrées. Le dernier recensement du ministère de l’agriculture quantifie le nombre de chevaux dans les exploitations agricoles à 41 560 (MA 2004), pour la plupart des arabe-barbes répartie notamment dans les Hauts Plateaux. Ce chiffre ne tient pas compte des chevaux en dehors des exploitations agricoles, qui sont nombreux. Le nombre de produits arabes-barbes inscrits et nés entre 1993 etv 2004 à travers le territoire national est de 3379 (ONDEEC 2005) aux quels s’ajoutent plus de 500 produits barbes des jumenteries nationales de Tairet et El Karma. Ce nombre est négligeable par rapport aux produits barbes ou arabe-barbes non-inscrits, à partir du moment ou la majorité des éleveurs et propriétaires n’accorde pas une grande importance à la traçabilité de leurs chevaux, le modèle étant le seul garant de la qualité du produit.
Si des mesures de sauvegarde et de relance ne sont pas prises, le risque existe de voir notre élevage perdre sa notoriété de pays possédant d’authentiques chevaux barbes, pour la simple raison qu’on ne pourra plus présenter les garanties nécessaires à leur commercialisation. Un plan de relance de l’élevage du barbe en Algérie demandera de simples mesures qui consistent :
L’organisation régulière de concours de modèles & allures, qui ont toujours eu un impact positif auprès des éleveurs,
Avec passage d’une commission de juges, pour authentifier les chevaux conformes au standard de la race, et les inscrire au stud book à titre initial.
Agréer les males à la reproduction,
Et surtout, mettre en place le typage ADN pour contrôler la filiation de ces chevaux
L’Algérie est un pays où le cheval a occupé une place privilégiée, à l’image de l’Emir Abdelkader qui était un hippiatre renommé et reconnu comme tel par ses pères français, particulièrement le Général Daumas, qui l’a maintes fois sollicité pour annoter son célèbre ouvrage (le cheval arabe) (DAUMAS 1858). De nos jours, le cheval reste un acteur incontournable dans les régions rurales, particulièrement dans les Hauts Plateaux, à l’instar des wilayas de Tiaret, Saida, Naama, Djelfa et Laghouat. Dans ses régions, le cheval vit parmi la population et y occupe une place digne de son rang, en accord avec ce qu’a recommandé le Prophète de l’Islam aux croyants. Selon un des nombreux hadiths rapporté par Ibn Majah, le Prophète a dit : « celui qui s’occupe d’un cheval pour l’amour de Dieu et qui soigne sa nourriture de sa main, aura pour chaque grain une Hassana ». De nous jours, le cheval de guerre et d’apparat a laissé la place aux disciplines culturelles et sportives comme la Fantazia, les courses hippiques, le saut d’obstacle et les raids d’endurance.
La Fantazia : qui est la tradition équestre ancestrale dans nos régions rurales, notamment dans les Hauts-Plateaux. La Fédération Equestre algérienne (FEA) a organisé ces activités selon des ligues, constitués au sein de 9 régions ou zones, le Sahara étant concernés par les activités de dromadaires ( méharées). Ainsi donc, ces ligue équestres se rassemblent dans nombreuses occasions (waada, taam, moussems, célébrations des Saints, visites d’officiels…), et représentent dans l’ensemble plus de 4000 chevaux et autant de cavaliers. Les courses hippiques sont organisées depuis l’époque antique. LA lépoque coloniale existaient une multitude de champs de course de Province . Le relais fut repris à partir de l’indépendance par la Société des Courses d’Alger, et dans la volée, 1987 a vu du Pari Mutuel (SCHPM), selon le décret officiel num 87-17. Cette société fait fonctionner moins de 8 hippodromes qui regroupent quelque 700 pur sang arabes, 300 pur sang anglais et une centaine d’arabe-barbe et une centaine de trotteurs.
Le saut d’obstacle est une discipline qui connait un certain engouement ces dernières années. Elle est pratiquée dans quelque 22 centres équestres en Algérie regroupant plus de 400 chevaux, de races le plus souvent croisés et une élite de demi-sans. Les raids d’endurance, une nouvelle discipline qui est née à la fin des années 80, elle a été quelque peu occulter durant les années 90 et qui a repris à partir de 2000, avec des raids à Bordj el Bahri, Tiaret, Mostaganem, Corso… Le vétérinaire occupe une place de choix dans ce genre de discipline, puisque c’est de lui que dépend le bon déroulent des épreuves, la santé du cheval étant à la première place dans cette discipline, ou l’on peut parcourir 40,60,80 ou 120 km sans que le cheval n’ait à souffrir des désordres cardio-vasculaires ou de boiterie. Pour cela, des contrôles vétérinaires ou vers-gâtes sont placés tous les 20 km en moyenne pour contrôler les paramètres que sont le rythme cardiaque, la fréquence respiratoire, l’était des muqueuses et la symétrie des allures.